Journée Mondiale du bonheur le 20 mars prochain, dans un contexte mondial très perturbé, je consacre cet article entre travail et bonheur. Pour continuer à réfléchir sur notre relation au travail comme un ancrage fondamental dans la tourmente.
Poser comme cela, les termes travail et bonheur semblent antinomiques. En effet, l’étymologie latine du mot travail est Tripaliun qui est un instrument de torture. Tandis que le mot bonheur est composé de bon, le contraire de mauvais, et de heur. Heur vient du latin augurium, «présage tiré de l’observation du vol des oiseaux», qui a aussi donné le mot augure.
Rappelons qu’une étude de 2017 de l’Observatoire du Bonheur montre que 53% des français (donc une toute petite majorité !) sont satisfaits de leur situation professionnelle. Plus inquiétant, un clivage important entre ceux qui sont très satisfaits (23%) et ceux qui sont très insatisfaits (18%).
Pour être clair, le travail comporte une notion ambivalente : il est nécessaire pour assurer sa subsistance et en même temps promesse d’utiliser son potentiel. Ajoutant que la notion de bonheur ne peut être que subjective car elle découle de nos expériences personnelles et de la façon dont les évaluons.
Travail et bonheur : quelques réflexions !
Je reprends à mon compte la réflexion de Tater et Drillon (2019) : « ne faudrait-il pas s’écarter d’une approche en termes de risques psycho-sociaux pour opter pour celle des « ressources psychosociales ». Car, chercher les ressources plutôt que de se figer sur les risques permettrait d’identifier les conditions nécessaires à la bonne réalisation du travail ». Autrement dit, pourquoi travaille-t-on bien et donc quelles sont les causes du bien-être subjectif au travail ?
D’autre part, c’est le fait de vivre des émotions positives combiné au sentiment que la vie a un sens et un but qui apporte une forme de bonheur et une représentation positive de l’avenir. Transposons dans le monde du travail. Certes, le travail suscite des émotions négatives (frustration, colère, tristesse..). Mais aussi des émotions positives liées à la réalisation de la tâche et à la qualité des relations humaines. Pour percevoir son bonheur au travail, nous devons donc évaluer que nos émotions positives sont plus nombreuses que les sentiments négatifs.
De plus, les émotions sont contagieuses qu’elles soient négatives ou positives. Donc nous pouvons enclencher un cercle vertueux de la propagation du positif. Mais il faut aussi considérer qu’il faut au moins 5 interactions positives pour compenser une interaction négative. Le négatif contamine plus que le positif purifie ! C’est le fonctionnement même de notre cerveau qui est en jeu ici. Car il réagit plus intensément aux éléments désagréables qu’agréables. Une notion qui devrait être au coeur de nos réflexions sur le management et les techniques de communication interne.
Enfin, notre cerveau ne peut pas être en perpétuel état de bonheur. Il s’agit du phénomène d’habituation à une situation qui entraîne une diminution progressive, voire une perte de conscience du bonheur au long cours. Conséquence sur le travail : nous devons varier les plaisirs dans nos activités ; créer des opportunités pour apprendre ; découvrir des nouveautés ; s’impliquer dans des projets ; apprécier le moment présent… Apprendre stimule et construit de nouveaux circuits neuronaux, ce qui permet de renouveler le sentiment subjectif de bonheur.
Alors, je concluerai avec Alain : « il faut vouloir le bonheur et le faire soi-même ! ». Cela vaut pour les individus mais aussi pour les responsables des organisations du travail…
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